CENTRAFRIQUE : « L’Eglise reste seule autorité morale »

Depuis 2014, le Père Joseph Tanga-Koti est le secrétaire général de la Conférence épiscopale de Centrafrique (CECA). Il est venu à la Conférence des Evêques de France (CEF) pour interpeller l’Église de France sur la situation dramatique de la Centrafrique.

Entretien avec le Père Joseph Tanga-KotiPère

Père, quel est l’objet de votre venue en France ? Quels messages souhaitez-vous diffuser auprès de nos interlocuteurs ?

La Conférence des évêques de France m’a invité pour participer à une journée dédiée à l’engagement de l’Église dans les transitions démocratiques en Afrique. Je suis venu interpeller l’Église de France pour qu’elle nous soutienne et que nous élaborions ensemble un plan de sortie voire de survie. Je suis témoin de la détresse du peuple centrafricain. L’Église pousse aussi un cri de détresse car elle reste la cible principale des groupes armés dont les Selekas. Elle est aussi la seule autorité morale qui les empêche de réaliser leurs rêves de partition du pays, de prise de pouvoir ou d’oppression permanente envers la population.

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CENTRAFRIQUE : Rencontre des agents pastoraux de l’archidiocèse de Bangui avec son Eminence Dieudonné Cardinal Nzapalainga

EminenceCette rencontre s’est déroulée dans la salle Saint Louis à proximité de la cathédrale. Il peut y avoir au moins 100 participants (Prêtres et Religieuses). C’est le Cardinal lui-même qui a fait la Prière d’ouverture, ensuite il a pris la parole pour remercier toute l’assemblée présente acceptant de répondre favorablement à sa demande.

Puis une petite catéchèse sur l’Evangile de Saint Jean 15, 18-20 : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait ; mais vous n’êtes pas du monde : c’est moi qui vous ai mis à part du monde et voilà pourquoi le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître » ; s’ils m’ont persécuté, ils ont épié ma parole, ils épieront aussi la vôtre. »   Jn 16, 20 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous allez gémir et vous lamenter tandis que le monde se réjouira ; vous serez affligés mais votre affliction tournera en joie. »

Avec ces événements, vous comme moi nous nous sommes posés beaucoup des questions… Pourquoi tout cela ?

Je me suis posé des questions et pourtant les gens se sont retrouvés dans un contexte de prière et d’action de grâce mais pourquoi toutes ces tragédies et encore dans un lieu de prière ?

Et pourquoi ce retard de la part des hommes de sécurité pour sauver les gens qui se trouvent dans la situation de mort ? Nous demandons à ce que la justice soit rendue.

Il ne faut jamais être esclave du mal mais il faut vaincre le mal par la lumière de la foi. Est-ce que nous allons nous arrêter à ce cri du peuple ? Non ! Depuis le 03 mai il y a une commission mise en place pour la rédaction d’un message à l’endroit des autorités Nationales et Internationales. Ce jour-ci ce message sera publié.

Les pasteurs, les imams et la plateforme des confessions religieuses vont également écrire un message pour la même cause.

Lors de la rencontre du cardinal avec le Chef d’Etat, le président de la République disait ceci aux prêtres : « Il faut toujours sonner la cloche pour garder la lumière de notre foi. » C’est pour signifier que nous sommes là, en tant qu’homme et serviteur de Dieu.

Les agents pastoraux représentent beaucoup pour les gens, nous sommes comme les derniers remparts pour les gens sur qui ils s’appuient, notre présence est comme une défense et une protection. Avec les yeux de la foi nous pouvons voir les choses autrement. Le Seigneur passe, le Seigneur touche, le Seigneur rassemble. Alors nous devons tourner notre regard vers lui.

Dans l’avenir un mausolée se fera. Lieu de mémoire pour toutes les victimes de la paroisse de Notre Dame de Fatima, qui deviendra un lieu de pèlerinage et de prière pour tous les chrétiens catholiques.

Normalement, le cardinal devrait être ce mois-ci en Allemagne pour une réunion mais il a annulé pour être avec son peuple jusqu’à mi-juin 2018

A la fin d’intervention du Cardinal, beaucoup des participants ont pris la parole pour exprimer ce qui les habite par rapport à l’état sécurité du pays en particulier la ville de Bangui et les paroisses environnantes.

Ci-dessous, la copie du Mémorandum de la plateforme des confessions religieuses de la Centrafrique.

Lire le Mémorandum

Sœur Inès